26/09/2021

Planète Amazone et le cacique Ninawa lancent un appel urgent à la communauté internationale

Alors que la situation des peuples autochtones au Brésil est extrêmement critique, les deux représentants de l’Alliance des Gardiens de Mère Nature, en tournée en France pour la sortie du documentaire Terra Libre, ont réagi à l’annonce de l’assassinat d’un chef indigène vendredi 17 septembre par les forces policières et appelé au soutien de la communauté internationale pour éviter l’adoption de trois projets de loi écocidaires.

La toute-puissance accordée à l’agronégoce par le gouvernement d’extrême-droite de Jair Bolsonaro a ouvert la voie à une véritable politique anti-indigènes. Feux de forêts volontaires, violences policières, exactions, pollutions des sols et des rivières, sont autant de menaces qui terrorisent les populations autochtones au quotidien. Vendredi 17 septembre 2021, Gert-Peter Bruch, réalisateur de Terra Libre, fondateur de Planète Amazone et cofondateur de l’Alliance des Gardiens de Mère Nature, recevait des images choquantes du corps d’un chef autochtone sans vie, abattu par les forces armées brésiliennes. Cette vidéo montrant la police traîner le corps, publiée par une personne présente sur place sur Youtube a été censurée moins de quelques heures après sa avoir été mise en ligne. Dans les médias au Brésil, cet assassinat est masqué. "À l’aube de la COP26 et à la veille de la présidence française de l’Union européenne, nous en appelons au président Macron, à l’Europe et aux dirigeants du monde entier, de cesser leur mutisme face à Bolsonaro, dans le but de protéger leurs investissements écocidaires en Amazonie et l’accord de libre-échange UE-Mercosur. Il est urgent de transformer leurs paroles en actes pour protéger les peuples autochtones gardiens de la forêt et véritables protecteurs du climat et des générations futures", déclare Gert-Peter Bruch. La violation des lois, en toute impunité, pour un accès illimité aux terres à l’agronégoce représente l’anéantissement de trente ans d’efforts mondiaux de la protection de l’Amazonie. "Nous sommes abandonnés par la communauté internationale depuis la pandémie de COVID-19. Le président Bolsonaro en profite pour imposer des lois visant à la destruction méthodique de nos territoires, de notre culture et de toute la biodiversité que nous protégeons. En détruisant sciemment nos droits vitaux et élémentaires il organise une nouvelle vague de génocide des peuples indigènes", alerte le cacique Ninawa. "En tant que véritables Gardiens de la Mère Nature, nous allons continuer à lutter pour la défendre même s’il faut, pour cela, y laisser notre propre vie."

Une délégation élargie de l’Alliance était présente à Marseille du 1er au 7 septembre lors du Congrès mondial pour la Nature organisé par l’UICN à Marseille. Cette délégation s’est ensuite rendue à Bruxelles les 8 et 9 septembre où elle a scellé la création d’une coalition entre l’Alliance, une dizaine de députés européens et des représentants de la société civile et rencontré le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, pour entamer un "dialogue à long terme", selon les mots du vice-président.

Fondée en 2015 à Paris pendant la COP21, à l'initiative du cacique Raoni et avec le soutien de Planète Amazone, l’Alliance des Gardiens de Mère Nature (ADMN) unit les peuples indigènes et leurs alliés pour veiller à la protection de la planète et des générations futures. Chaque gardien est signataire de la Déclaration de l’Alliance des Gardiens et Enfants de la Terre Mère, ratifiée lors de la première Grande Assemblée de l’AGMN le 16 octobre 2017 au Brésil. En France, Bernard Lavilliers et Pierre Richard ont été les principaux ambassadeurs médiatiques d’une campagne de levée de fonds qui a notamment permis l’adoption des 18 propositions de la Déclaration de l’Alliance des Gardiens et Enfants de la Terre Mère.

Calendrier des projections du film documentaire Terra Libre